

Emploi, métiers et formations dans la filière équine – 2017
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Filière équine et emploi
Les formations aux métiers du cheval
L’adéquation formation-emploi
Conclusion
La filière équine tient une place considérable dans le marché de l’emploi en Normandie : elle génère un
quart (13 300) des emplois agricoles. Comparé à l’échelle nationale et de par la place prépondérante
occupée par les activités d’élevage et d’entraînement de trotteurs, la Normandie se démarque des
autres régions par sa polyvalence.
Les départements du Calvados et de l’Orne sont les plus pourvoyeurs d’emploi. Les métiers en demande
sont le palefrenier-soigneur/garçon de cours, l’enseignant d’équitation et le lad driver/lad jockey (Trot)
et cavalier d’entraînement (Galop). Les offres d’emploi d’assistant d’élevage sont également majoritai-
rement normandes.
Comme à l’échelle nationale, le recours à la main d’œuvre salariée agricole en équin se fait plus rare : le
nombre de salariés équins normands diminue entre 2012 et 2015 (-3%) alors que le nombre d’exploitations
augmente. Les conditions d’emploi sont de plus en plus précaires : en 2015, si les CDD restent privilégiés
comparé aux CDI, même si cela est moins marqué qu’au niveau national (51% en Normandie vs 54% en
France), les employeurs normands y ont surtout de plus en plus recours depuis 2012 (+7%). Aussi, la Nor-
mandie, comme les autres régions, fait face à une féminisation marquée des salariés de la filière équine.
Or, les secteurs de l’Elevage et du Trot restant encore très masculins, les femmes ont plus de difficultés à
trouver un emploi dans la région.
En termes de formation, la Normandie concentre 10% des effectifs nationaux qui se forment aux métiers
du cheval. En lien avec le marché du travail dont les emplois requièrent pour 80% d’entre eux des qualifi-
cations de niveau V ou IV, la carte des formations équines en Normandie semble équilibrée ; la Manche
et l’Orne étant les départements les plus actifs. Fait marquant : comme à l’échelle nationale, les effectifs
en formations agricoles équines (dont le Bac Pro CGEH et le CAPa Palefrenier-soigneur) diminuent : cette
baisse concerne essentiellement l’apprentissage (-23% d’apprentis entre 2012 et 2014), voie privilégiée
de formation dans la région, comparé à la voie initiale scolaire et à la formation continue.
Malgré tout, l’attractivité de la filière persiste et les candidats ne manquent pas. Quelques tensions qua-
litatives sont néanmoins ressenties pour les emplois de cavalier d’entraînement (Galop), assistant d’éle-
vage, cavalier-soigneur (Sport) et groom (Sport). Globalement, les employeurs reprochent de façon
récurrente le manque d’expérience des candidats. La spécificité du cheval, être vivant au cœur d’un
dispositif de formation, et la relation affective qu’établissent avec lui de nombreux jeunes, confèrent à
ces formations une dimension spécifique. Elles sont souvent intégrées par « passion », sans que l’élève ne
mesure véritablement les implications professionnelles de son choix. Aussi, le nouveau rapport au travail
des générations arrivant sur le marché de l’emploi déstabilise les employeurs, qui évoquent leur motiva-
tion aléatoire et leur manque de disponibilité.
Améliorer la qualité des formations, relancer l’apprentissage, perfectionner l’orientation des publics,
accompagner les embauches, travailler les parcours d’emploi et la gestion des ressources humaines
dans la filière équine sont des besoins certains étant donné le turnover élevé (25% en 2014) qui démultiplie
ces difficultés de recrutement.
Ces actions sont d’autant plus indispensables que les innovations récentes en matière de technologies,
de santé et d’environnement pourraient impacter rapidement les compétences utiles aux travailleurs.