Rapport régional : Emploi, métiers et formations équine. Normandie

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Emploi, métiers et formations dans la filière équine – 2017 53
Filière équine et emploi Les formations aux métiers du cheval L’adéquation formation-emploi
Le développement des nouvelles technologies pourrait impacter la masse salariale en France. Pour com-
paraison, en Hollande, les élevages hors sol sont déjà bien robotisées et le nombre de salariés est relati-
vement faible comparé aux effectifs d’équidés62.
3. Des nouvelles formes de travail apparaissent
Les parcours professionnels connaissent des changements de statut, des périodes de chômage, de la
pluriactivité ; les contrats à durée déterminée sont majoritaires.
Dans ce contexte de mutations, de nouvelles formes de travail apparaissent, comme les enseignants
d’équitation indépendants, qui se déplacent pour donner des cours. Ils peuvent adopter le statut de
micro-entrepreneur. Ce statut exclut cependant les activités de nature agricole. Par exemple, un ensei-
gnant d’équitation ne doit fournir ni cavalerie ni infrastructure pour délivrer ses cours et ils doivent exercer
pour plusieurs clients.
L’économie collaborative, qui s’appuie sur trois dimensions : une dimension économique (mutualisation
des moyens, partage des dépenses), une dimension sociale (partage et échange) et une dimension
environnementale (préservation des ressources naturelles et énergétiques)63 pourrait également se déve-
lopper dans la filière équine (transport d’équidés, troc/location de matériels...). Par exemple, la pépinière
de jeunes cavaliers de CSO à Saint-Lô permet à des cavaliers voulant s’installer de bénéficier, durant 2 à
3 ans, d’un encadrement technique et pédagogique et de se partager les installations du Pôle hippique
de Saint-Lô64.
Les attentes en termes de mode de vie et de conditions de travail des agriculteurs se rapprochent de
celle du reste de la société65, ce qui pose problème dans l’élevage où le cheval, animal vivant, néces-
site une présence 7 jours sur 7. Cela peut impacter l’organisation du travail : la mutualisation de la main
d’œuvre ou les services de remplacement, utilisés dans d’autres filières agricoles, pourraient être une
solution à promouvoir. Des expérimentations déjà faites dans ce domaine seraient à mieux analyser. Les
plus grosses structures peuvent se permettre d’aménager le temps de travail en répartissant leurs équipes
entre semaines et week-end. En Australie, il existe des équipes de « week-end », les élevages pourraient
s’en inspirer.
Aussi, la nouvelle génération n’a pas le même rapport au travail que la précédente66. Les jeunes
recherchent une cohérence entre le travail et la vie en termes de sens et de valeurs, ce qui les amènent,
relativement souvent, à préférer l’insécurité dans un emploi qui a du sens plutôt que la stabilité dans
un travail qui n’en a pas. Cela déstabilise les employeurs qui évoquent leur motivation aléatoire et leur
manque de disponibilité (horaires à respecter)67.
La qualité des relations sociales au travail est une dimension importante. Dans certaines entreprises, le
management, attentif à cette dimension sociale du travail, entretient la motivation des jeunes salariés à
travers l’homogénéité des groupes d’âge et l’ambiance de travail. Cette dernière est supposée « com-
penser » la fragilité des statuts et la faiblesse des salaires proposés aux jeunes travailleurs.
L’apprentissage, voie de formation actuellement mis en avant en France comme intéressant pour l’inser-
tion professionnelle, semble à promouvoir et développer : il correspond aussi, au sein de la filière équine,
d’une part à la demande des employeurs (cf. partie 3, III) mais aussi au besoin d’intégration des appre-
nants dans le monde du travail.
62 Entretiens équi-ressources, réalisés auprès d’employeurs du secteur de l’élevage, mars 2017 ; Journée REFErence, élevages
de chevaux de sport quels atouts chez nos voisins européens ?, mars 2017.
63 Économie collaborative, Les fiches pratiques de la concurrence et de la consommation (FPCC), DGCCRF
64
65 La transmission en 2025 sous l’angle de quatre scénarios prospectifs, Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et
des espaces ruraux, Chambre d’agriculture Normandie, juin 2016.
66 Les générations entretiennent-elles un rapport différent au travail ?, Dominique Méda et Patricia Vendramin,
.
67 Entretiens équi-ressources, réalisés auprès d’employeurs du secteur de l’élevage, mars 2017.