

Emploi, métiers et formations dans la filière équine – 2017
49
Filière équine et emploi
Les formations aux métiers du cheval
L’adéquation formation-emploi
Aucun autre métier ne semble pouvoir être qualifié de la sorte. En effet, même si les emplois de maré-
chal-ferrant reçoivent peu de candidatures, on compte une dizaine d’offres d’emploi en Normandie par
an, apprentissage compris. Le dynamisme de recrutement est donc faible.
En analysant les raisons d’annulation des offres d’emploi 2015
49
concernant ces 3 métiers « en tension »,
le fait de ne pas avoir trouvé de candidat adéquat a concerné :
ßß
4 employeurs sur 9 d’assistant d’élevage
ßß
3 employeurs sur 8 de cavalier d’entraînement et de débourrage/pré-entraînement
ßß
1 employeur sur 6 de cavalier-soigneur
D’après les remontées terrain, le métier de groom rencontre également des difficultés de recrutement.
2. Des tensions qualitatives néanmoins ressenties
a/ Cavalier de débourrage-pré-entraînement et entraînement de chevaux de courses :
des niveaux en équitation trop faibles par rapport aux exigences des employeurs
Les employeurs rencontrent des difficultés de recrutement : le manque de compétences des candidats
en équitation classique. Davantage de pratique à cheval s’avère toujours nécessaire dans les cursus de
formation ainsi que des approfondissements en travail des jeunes chevaux/débourrage/pré-entraîne-
ment.
Le débourrage/pré-entraînement n’est toujours pas reconnu officiellement dans le secteur des courses
hippiques mais rentre de plus en plus dans les mœurs : l’activité s’est beaucoup développée et une réelle
demande se fait sentir chez les entraîneurs. En France, quelques formations spécifiques voient le jour mais
connaissent des difficultés à se développer (financement, recherche de partenaires…)
50
.
b/ Assistant d’élevage : des formations trop théoriques et pas assez spécifiques
D’après l’enquête « Assistant et responsable d’élevage : les besoins de la filière en cadre intermédiaires »
réalisée en 2014 par équi-ressources
51
, les éleveurs interrogés relèvent une grande hétérogénéité des
candidatures : font défaut soit les compétences (permis BE en particulier), soit l’expérience, soit les quali-
tés de sérieux et de motivation indispensables aux postes (idéalisation du métier).
Ils considèrent que les formations CAPa Palefrenier-soigneur, Baccalauréat Professionnel CGEH, BTS Pro-
ductions Animales sont utiles pour la connaissance théorique mais insuffisantes pour la pratique (manque
de travaux en situation réelle, nombre limité de chevaux en centre de formation, législation du travail
qui ne donne pas accès à certaines expériences comme les veilles de poulinages lors des stages…). Les
jeunes diplômés ont alors des compétences trop faibles en matière de manipulation des animaux en
toute sécurité et en premiers soins.
c/ Cavalier-soigneur : des apprentis moins nombreux et des compétences insuffisantes
En 2014 et 2015, les emplois de cavalier-soigneur sont ceux qui se voient proposer la plus grande part de
contrats en apprentissage. Bien qu’aucun diplôme ne soit obligatoire, le CAPa soigneur d’équidés per-
met d’assurer les soins aux chevaux et l’entretien des écuries. Or, les apprentis qui suivent cette formation
sont à la baisse en Normandie depuis 2013. La disponibilité en apprentis est donc réduite. 1/3 des offres
en apprentissage ont été annulées en 2014-2015 (5/16 offres).
Les offres proposées en CDD (hors apprentissage) sont en revanche bien pourvues (seulement 3 offres
d’emploi annulées sur 28).
Des difficultés de recrutement peuvent donc être liées à une inadéquation entre les offres proposées et
le statut des candidats en recherche d’emploi.
De plus, les cavaliers-soigneurs doivent savoir faire preuve de polyvalence : débourrage et travail des
chevaux (équitation et travail à la longe), soins aux chevaux (pansage, alimentation, soins vétérinaires
49 Indicateur de performance 2015, équi-ressources.
50 Rapport national Emploi, métiers et formations dans la filière équine 2016.
51 Échantillon : 67 entreprises employant un ou des assistants d’élevage, 25 entreprises employant des responsables d’élevage.