

Palefrenier-soigneur : un métier en mutation ? - 2012
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VI
L’avenir : vision croisée des employeurs et de leurs employés
Dans leur grande majorité, les palefreniers déclarent aimer leur métier et ne pas souhaiter
l’abandonner. Ce constat ressort de l’enquête puisque 70% des répondants déclarent vouloir
poursuivre leur carrière de palefrenier.
Au regard de la réputation du métier, jugé ingrat, ce constat peut étonner. Peut-être faut-il y
voir un biais de l’échantillon : les palefreniers ayant trouvé de l’intérêt à l’enquête sont ceux
qui aiment leur métier. Mais ce biais aurait pu être contraire : les palefreniers mécontents de
leur sort auraient pu trouver dans l’enquête une tribune pour exprimer leur insatisfaction. On
peut donc en conclure que, l’ayant choisi d’abord par passion pour le cheval, les palefreniers,
dans leur majorité, souhaitent poursuivre leur carrière et évoluer dans leur emploi.
6.1 - Les femmes, plus que les hommes, souhaitent poursuivre leur carrière
Les femmes (qui représentent, pour rappel, 73% des répondants) sont plus désireuses de
poursuivre leur carrière de palefrenier que les hommes. 70.3% des répondantes le souhaitent
contre 29.7% des hommes. Les femmes sont globalement plus jeunes que les hommes (88%
des répondants de la tranche 19-28 ans sont des femmes et 100% des répondants de plus
de 44 ans sont des hommes). La part des femmes ayant une carrière déjà longue dans le
métier est donc beaucoup plus faible que celle des hommes. Ceci pourrait expliquer que
les hommes souhaitent, davantage que les femmes, un changement de vie professionnelle.
Le souhait des femmes de poursuivre leur carrière de palefrenier constitue un signe quant à
la féminisation croissante du métier. Si, effectivement les cohortes importantes de femmes
jeunes (entre 19 et 28 ans) poursuivent majoritairement dans le métier, la féminisation de
ce secteur d’emplois devrait être sensible dans les années à venir. Cette évolution pourra
toutefois être freinée par des choix familiaux que ces jeunes femmes n’ont sans doute pas
encore fait à la date de l’enquête.
En ce qui concerne l’exercice du métier lui-même, les améliorations attendues par les
femmes et les hommes ne sont pas identiques. Les femmes sont particulièrement sensibles
au salaire (en raison de leur jeunesse sans doute car les inégalités de salaire ne sont pas très
importantes). Les hommes, eux, plus âgés dans l’ensemble, sont plus sensibles aux conditions
de travail et à une évolution de carrière en termes de responsabilité
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ou de changement de
poste.
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Par exemple la gestion, en autonomie, d’un lot de chevaux.
Figure 20 : L’avenir souhaité par les palefreniers
Sexe Continuer le métier
à long terme
Meilleur salaire Meilleures conditions
de travail
évolution de
carrière
Homme
29,7%
25,5%
41,2%
37,2%
Femme
70,3%
74,5%
58,8%
62,8%
Source : Enquête palefrenier, Université de Caen, Equi-ressources, Pôle Hippolia, 2011