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Partie V

La formation des grooms professionnels

et forment de futurs jockeys, entraîneurs et soigneurs. Ces formations ont été impulsées par les profession-

nels du secteur qui soutiennent financièrement une partie des programmes. Les centres de formations

sont principalement localisés dans les états du Kentucky, de la Californie et du Texas.

À titre d’exemple, depuis 2001, « Elite Program, Inc. » délivre deux certifications d’un premier niveau,

« Groom Elite 101 » et d’un niveau supérieur, « Groom Elite 201 » (depuis 2005). Les volumes horaires sont

d’une quarantaine d’heures qui s’échelonnent sur plusieurs semaines. Les programmes de formation sont

proposés dans 12 états avec un financement assuré par des organisations équestres nationales et des

entreprises (alimentation animale par exemple). En 2006, « The elite program » participe au projet de

création de « North American Racing Academy » (NARA) qui devient très rapidement la référence en

terme de formation dans le secteur des courses aux États Unis.

Basée au sein du centre d’entraînement de Lexington et grâce à son partenariat avec « Blue Commu-

nity Technical College » (BCTC), la NARA propose tout un programme équin de formation bénéficiant

de l’agrément du département de l’éducation américain. Ainsi, les formations en soins, entraînement et

management, suivies en formation initiale, apprentissage et continue, débouchent sur une certification.

De nombreuses universités et établissements proposent des enseignements après l’équivalent du bacca-

lauréat. Toutefois, les contenus et programmes restent libres, tous les établissements et universités ne sont

pas accrédités par les organismes d’accréditation mandatées par le gouvernement américain.

Il est ainsi possible de suivre en deux ans un cursus à finalité professionnelle qui débouche sur des « Cer-

tificates » ou des « Associate’s Degree » (diplômes professionnels), comme par exemple l’« Associate of

Applied Science of equestrian studies » qui pourrait s’assimiler en France à un BTS ou DUT. Ce type d’en-

seignements professionnels est généralement dispensé dans des « Community College ».

Les universités proposent des «Bachelor of Science » (B.S) en science équine et management ainsi que

des « Master of Science » (M.S) en nutrition équine par exemple.

La formation : une solution pour un meilleur

recrutement ?

D’après l’étude menée en 2015, il apparaît que 43% des employeurs interrogés rencontrent des difficultés

à recruter un groom. A fortiori les personnes désireuses d’évoluer vers ce métier se trouvent confrontées

à leur inexpérience. Dans ce cas, la formation permet une première expérience et l’acquisition de com-

pétences indispensables pour les recruteurs.

Pour les employeurs, la priorité est de former à la manipulation des chevaux en sécurité. À travers ce

retour, nous comprenons que les employeurs recensent trop souvent des accidents, sur le lieu de travail,

dus à des erreurs humaines envers les chevaux (réaction non anticipée, méconnaissance des réactions,

méconnaissance des postures et des méthodes de contention...). Le fait qu’une personne ne soit pas

formée à la manipulation de chevaux de manière professionnelle entraîne des situations dangereuses,

des accidents, de la fatigue, du stress, des arrêts de travail. Ces situations finissent par décourager les

jeunes du métier. La désillusion et le découragement impactent directement la professionnalisation du

métier. Avec une jeune moyenne d’âge, les professionnels n’ont pas le temps d’acquérir l’intégralité des

compétences et surtout ne peuvent les transmettre à leurs successeurs. Le renouvellement régulier de

soigneurs et de grooms entraîne de la lassitude chez des employeurs qui ne parviennent plus à se projeter

à long terme avec leur futur salarié.

Lorsque nous questionnons les employeurs sur les difficultés qu’ils rencontrent dans le recrutement de

leur groom, 32% indiquent que leur niveau équestre n’est pas suffisant. Plus qu’un soigneur et un prépa-

rateur mental, le groom doit pouvoir prendre également à sa charge la récupération et la préparation

physique des chevaux qui lui sont confiés. Pour 90% des employeurs interrogés, une bonne formation de

groom doit comprendre des savoirs en longe, et pour 74% des savoirs équestres.

A cette même question, 28% des employeurs évoquent que les grooms manquent de compétences

théoriques et 52% pensent qu’ils manquent de compétences techniques. Pour pallier à ces manques, les

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