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Groom : un métier à reconnaître ?
tement. Une offre de formation solide et pertinente permet ainsi de répondre aux besoins des profes-
sionnels de la filière, d’éviter l’apparition de tension sur le marché du travail et d’afficher une véritable
adéquation entre le marché de l’emploi et l’offre de formation existante. Il s’agit donc de permettre aux
grooms en devenir d’acquérir des compétences et ainsi, dans ce domaine en perpétuelle évolution, de
les maintenir et les actualiser.
La naissance de ces formations invite à imaginer une meilleure organisation, structuration et donc recon-
naissance et catégorisation du métier. Ces évolutions passent aussi par l’inscription de cette offre de
formation au Répertoire national des certifications de professionnelles (RNCP). Ce répertoire atteste d’un
niveau de qualification et de compétences professionnelles validé par la Commission Nationale de la
Certification Professionnelle (CNCP) et d’une reconnaissance sur tout le territoire national.
L’inscription des formations de groom au RNCP permettrait de proposer un titre d’état reconnu et plus
encore, de faire reconnaître les compétences acquises au cours de cette formation. Elle faciliterait l’ac-
cès à l’emploi et donc la mobilité professionnelle. A cela s’ajoute l’intégration de la formation dans des
parcours de formation continue (comme le BPREH) mais aussi la possibilité d’accéder à ce titre par la
voie de l’alternance, donnée importante compte tenu du nombre d’employeurs du secteur sport sus-
ceptibles d’embaucher en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. La formation devenue
titre pourra également être accessible par la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).
Pour une reconnaissance statutaire du métier de groom
Au cours de ces dernières années, la perception et la visibilité du métier de groom se sont accrues : gra-
titude des employeurs, cavaliers (ils n’hésitent plus à mentionner leur nom lors de victoire) et profession-
nels, témoignages et articles dans la presse, création de formations spécifiques, récompense du meilleur
groom sur les circuits de compétition…
Malgré cette considération des professionnels et du grand public, aucune reconnaissance effective au sein
des filières professionnelles existantes n’est observée. Pourtant, la non reconnaissance d’un métier entraîne
des difficultés pour les employeurs à identifier les qualifications et certifications lors du recrutement et influe
sur le déroulement de carrière. Aussi, elle ne permet pas aux travailleurs de sortir de leur situation souvent
précaire et d’évoluer professionnellement. Les grooms s’orientent donc vers des métiers mieux reconnus et
moins précaires. Cela encourage le turn-over, préjudiciable à l’exercice du métier (perte de qualification)
et contraignant pour les employeurs (restructuration des équipes, recrutement dans l’urgence...).
À l’évidence, il s’agit d’un métier à part entière, répondant à des besoins clairement identifiés et s’ap-
puyant sur un cadre professionnel défini. De plus, la dynamique d’emploi des grooms est significative,
les situations d’exercice évoluent, des possibilités d’évolution professionnelles existent et des formations
spécifiques voient le jour. Les conditions de reconnaissance d’un métier semblent réunies : l’existence
d’une définition du métier, d’un gisement d’emploi (de manière générale, les employeurs rencontrent
des difficultés à recruter des grooms), d’un référentiel des compétences propres à l’activité de groom
et de formations spécifiques à l’activité de groom (création d’emplois, parcours et évolutions profession-
nels, ingénierie de formation, passerelles avec d’autres certifications…).
La reconnaissance de ce métier permettrait aux grooms d’être identifiés et de délimiter leurs missions. Les
contours de leur identité professionnelle et leurs activités seraient consolidées. Ils obtiendraient des condi-
tions salariales définies (grille de rémunération par exemple) et seraient assurés au quotidien dans les
missions propres à leur profession. Les risques professionnels encourus par les grooms seraient aussi recon-
nus. Ils pourraient également se stabiliser dans l’exercice de leur profession, accéder à une formation
professionnelle facilitant leur reclassement et s’inscrire dans une évolution professionnelle individuelle.
Cette reconnaissance apporterait donc un certain cadre à leur activité et garantirait l’efficacité de leurs
missions et la pertinence de leur parcours professionnel.
En pratique
Deux conditions sont essentielles : l’existence d’un référentiel professionnel et l’existence d’un gisement
d’emplois. Si elles ne sont pas réunies puis accompagnées d’un suivi spécifique, la demande de recon-
naissance ne peut qu’aboutir à un échec. Il faut aussi parvenir à mobiliser et coordonner les acteurs de
l’emploi et de la formation. La reconnaissance d’un métier est un enjeu fort, un projet ambitieux et une
démarche lourde.