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Groom : un métier à reconnaître ?
Visibilité du métier
Le métier de groom est caractérisé par la relation au vivant. L’animal est « l’objet de travail » du groom.
C’est un métier particulièrement complexe à définir tant les analyses et les références bibliographiques
sur le sujet sont manquantes.
Les appellations institutionnelles, c’est-à-dire le nom de métier inscrit sur les fiches de poste, sont variables
selon les entreprises (exemples : palefrenier soigneur, agent d’entretien, soigneur, responsable d’écurie).
Il n’est jamais inscrit le métier de « groom » sur le contrat de travail ce qui témoigne d’un manque de
reconnaissance du métier et également d’une polyvalence exigée par les employeurs.
La première fiche-métier traitant du travail de groom n’a été rédigée par le service d’équi-ressources
et référencée sur équipaedia
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qu’en 2011. Ont suivi la fiche groom consultable directement sur le site
d’équi-ressources et celle de l’ONISEP (présente notamment dans le guide des métiers de la filière
équine). Au vu du caractère récent de la mise en lumière du métier, on peut dire que l’identité profes-
sionnelle du groom est en construction.
En outre, aucune fiche emploi ou métier du Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME)
ne peut être mise en correspondance avec le métier de groom. Ce répertoire, créé par l’ANPE (Agence
nationale pour l’emploi, aujourd’hui connue sous le nom de Pôle Emploi) en 1989 a pour but de définir le
plus précisément possible les différents métiers existants. Cela permet à la fois de comprendre les spécifi-
cités de chaque métier mais également de regrouper les professions aux caractères communs. Posséder
une fiche ROME est l’une des preuves qu’un métier est reconnu en France.
Les fiches A1407 « élevage bovin ou équin » et A1501 « aide aux soins animaux » reprennent des éléments
communs avec le métier de groom. La fiche A1407 fait référence aux soins des animaux, au nettoyage
du matériel (et des installations), à la distribution de la nourriture aux chevaux et à assurer le suivi des
animaux (notamment en termes de contrôle des performances). La fiche A1501 quant à elle, fait éga-
lement référence aux soins des animaux (avec notamment la compétence d’établissement du degré
d’urgence d’une blessure), à la préparation de l’animal, à la nourriture et la sortie quotidienne des ani-
maux et à la gestion administrative des soins établis (remplir un dossier de soins, planifier les rendez-vous
vétérinaires…).
La convention collective des centres équestres recense l’emploi de niveau 2 « soigneur responsable
d’écurie » qui se rapproche du métier de groom sans toutefois lui correspondre pleinement. En effet, il
n’est pas pris en compte dans cette fiche la partie transport et logistique inhérente au métier de groom. A
l’inverse, dans cette fiche, sont recensées des qualités de formation, de tutorat et d’animation auprès des
différents publics des centres équestres qui ne sont pas exigées pour un groom. Cependant, les missions
d’entretien, de soins et de valorisation des équidés, tout comme les capacités de gestion (calendrier
des soins, de l’entretien des écuries, gestion des stocks de produits pharmaceutiques…) sont communes.
« À Pôle emploi, quand vous dites que vous êtes groom ou avez été groom, ils nous demandent si
on tenait les portes dans les hôtels ! C’est le même mot mais pas dans le même milieu. On n’a pas
de statut. Dans la liste des métiers, on n’existe pas »
Margot, groom freelance, 15 ans de grooming
« À la base, groom, cela n’existe pas ! Alors, il faut voir au niveau de la MSA et de Pôle emploi si cela a
évolué, mais groom n’existe pas : c’est cavalier soigneur chauffeur. À aucun moment sur mes bulletins
de salaire, j’étais groom »
Guillaume, groom international pendant 6 ans
3. L’encyclopédie pratique du cheval gérée par l’Ifce en ligne
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