

Emploi, métiers et formations dans la filière équine – 2016
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Filière équine et emploi
Les formations aux métiers du cheval
L’adéquation formation-emploi
2. Des tensions qualitatives néanmoins ressenties pour 7 métiers
Cavalier de débourrage-pré-entraînement et entraînement de chevaux de courses :
des niveaux en équitation trop faibles par rapport aux exigences des employeurs
En 2015, la moyenne du nombre de candidatures par offre d’emploi est de 27 candidats. Or, 6 offres
d’emploi sur 10 aboutissent à un recrutement.
Pour ces métiers, la situation se dégrade. Les employeurs, malgré les candidatures reçues, rencontrent
des difficultés de recrutement.
La première est de trouver des jeunes attirés par le milieu des courses hippiques. Les candidats motivés
font de plus en plus défaut en nombre à certains endroits (Pays de la Loire par exemple).
La deuxième difficulté concerne le manque de compétences des candidats en équitation classique.
Davantage de pratique à cheval s’avère toujours nécessaire dans les cursus de formation ainsi que des
approfondissements en travail des jeunes chevaux/débourrage/pré-entraînement.
Le débourrage/pré-entraînement n’est toujours pas reconnu officiellement dans le secteur des courses
hippiques mais rentre de plus en plus dans les mœurs : l’activité s’est beaucoup développée et une
réelle demande se fait sentir chez les entraîneurs. Quelques formations spécifiques voient le jour mais
connaissent des difficultés à se développer (financement, recherche de partenaires…).
Pour finir, les candidats aux postes sont souvent des femmes (tendance confortée par la forte féminisation
des apprentis, ces dernières années, en formation de cavalier d’entraînement (+13% de femmes entre
2011 et 2014)). Or, le taux d’embauche des femmes dans ce secteur est faible, contrairement au secteur
sport/loisir.
Les métiers de l’élevage : des formations trop théoriques et pas assez spécifiques
D’après l’enquête « Assistant et responsable d’élevage : les besoins de la filière en cadres intermé-
diaires » réalisée en 2014 par équi-ressources
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, les éleveurs interrogés relèvent une grande hétérogé-
néité des candidatures : font défaut soit les compétences (permis BE en particulier), soit l’expérience,
soit les qualités de sérieux et de motivation indispensables aux postes (idéalisation du métier).
Ils considèrent que les formations CAPA Palefrenier-soigneur, Baccalauréat Professionnel CGEH, BTS Pro-
ductions Animales sont utiles pour la connaissance théorique mais insuffisantes pour la pratique (manque
de travaux en situation réelle, nombre limité de chevaux en centre de formation, législation du travail
qui ne donne pas accès à certaines expériences comme les veilles de poulinages lors des stages…). Les
jeunes diplômés ont alors des compétences trop faibles en matière de manipulation des animaux en
toute sécurité et en premiers soins.
Aussi, les candidats retenus sont souvent détenteurs d’un diplôme de niveau III (BTS Productions animales/
Analyse et conduite des systèmes d’exploitation). Or, selon les employeurs, cette formation est trop fai-
blement spécialisée « équins ».
Cavalier professionnel de sport équestre
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: des performances en compétition
primordiales
L’enquête « Cavalier professionnel : emploi, métiers et formations » réalisée en 2014 par équi-ressources
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ciblait les employeurs potentiels de cavaliers professionnels de sports. Les formations nécessaires les plus
citées sont le BPJEPS, le DEJEPS, le DESJEPS et le CS « Education et travail des jeunes équidés ». L’ensei-
gnement peut-être présent dans la vie du cavalier professionnel (coaching) ou lors d’une reconver-
sion. Cependant, le cavalier de sport doit avant tout posséder un très bon niveau d’équitation. 65% des
employeurs enquêtés considèrent l’expérience en compétition et le classement régulier en cycle clas-
sique jeunes chevaux comme indispensables.
49 Échantillon : 67 entreprises employant un ou des assistants d’élevage, 25 entreprises employant des responsables d’élevage.
50 Le cavalier professionnel de sport équestre est la personne qui valorise les chevaux et jeunes chevaux en compétition
51 Échantillon : 350 employeurs ayant déposé une offre d’emploi de « cavalier sport » sur la plateforme équi-ressources, 150
gérants d’écuries labélisées compétition, 60 adhérents de la chambre syndicale du commerce des chevaux de sport
(CSCCS), 40 professionnels. Taux de réponse : 12%.