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La reconversion professionnelle volontaire vers les métiers de la filière équine

Une réalité du métier à prendre en compte

Les métiers en lien avec le cheval ont la juste réputation d’être durs et physiquement éprouvants. Travail-

ler avec un animal implique de lui accorder beaucoup de temps. Plus qu’un métier, le cheval est le plus

souvent une passion. Cette passion est nécessaire car travailler auprès des chevaux demande un inves-

tissement professionnel et personnel important. Faire le choix de travailler avec les chevaux c’est souvent

faire aussi le choix de travailler les week-ends, les jours fériés, certaines nuits, tôt le matin et/ou tard le soir,

d’être dehors par tous les temps… Le professionnel du cheval sait qu’il doit privilégier le confort de ses

protégés : les besoins naturels n’attendent pas (nourriture, soins, sortie quotidienne…).

Cette voie professionnelle est majoritairement choisie par des personnes qui ont été amateurs : c’est-à-

dire qui ont pratiqué l’équitation ou côtoyé les chevaux dans leur loisir ou dans un cadre personnel. Le

loisir ponctuel et non contraignant devient alors un métier à part entière. Ces personnes sont confrontées

à une toute autre réalité sur leur nouveau lieu de travail. Le changement de positionnement est sen-

sible. Par exemple : le cheval personnel devient une cavalerie, les résultats en compétition deviennent

une nécessité. Le cheval devient un instrument économique qui doit être rentabilisé pour faire vivre les

infrastructures équestres et les personnes qui les gèrent. Cette nouvelle réalité implique pour le profession-

nel de traiter le cheval comme un animal de rente et non plus comme un animal de compagnie.

S’ajoute à cela la réalité d’un métier parfois précaire : des conditions de travail difficiles, des salaires peu

élevés, des horaires parfois peu compatibles avec une vie personnelle... Tous ces éléments engendrent

souvent des déceptions et donc des démissions. Ces départs massifs obligent les employeurs à renouve-

ler très régulièrement leurs équipes, entraînant un coût économique important et une boucle incessante

de départs empêchant la professionnalisation du personnel et la bonne marche de l’entreprise. En effet,

les salariés n’acquièrent pas suffisamment d’expérience pour se perfectionner dans leur métier et ainsi

devenir des professionnels autonomes et responsables.

Employeur : « Attention à bien recruter afin que ces personnes ne soient pas seulement passion-

nées, mais aussi très motivées. C’est un métier passionnant mais difficile, surtout en hiver. Et le risque

d’échec au bout de quelques mois est réel. Il faut donc bien cerner l’individu. »

Employeur : « Métier de passion, dur, ingrat, épuisant moralement et physiquement, monastique. Une

reconversion n’est envisageable que pour des personnes ayant fréquenté le milieu depuis l’enfance

et pouvant faire des apports d’expériences dans d’autres domaines… »

Les salariés types de la filière équine : des actifs jeunes et féminins

Selon le rapport national de l’Observatoire des métiers, de l’emploi et des formations de la filière

équine, l’âge moyen des professionnels du cheval est de 32 ans (35 ans pour les hommes, 28 ans pour

les femmes). Les chiffres de la MSA indiquent que plus de 60% des salariés de la filière équine sont

âgés de 18 à 35 ans contre moins de 30% âgés de 36 à plus de 65 ans. La tranche des moins de 18 ans

s’élève à plus de 6% et s’explique par la part des élèves en apprentissage. Nous observons ainsi une

grande proportion de jeunes salariés qui souvent vivent leur première expérience professionnelle dans

les métiers de la filière équine. Au cours de ces premières années d’expérience professionnelle, soit le

choix de travailler auprès des chevaux s’affirme et ils restent soit s’infirme ce qui les pousse parfois à

s’orienter vers d’autres horizons professionnels. C’est pourquoi seulement 14% des salariés sont âgés de

36 à 45 ans. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la tranche des 46 à 65 ans connaît une hausse de

1,38 points par rapport aux 36-45 ans. S’inscrivant dans la tranche des 36 à 45 ans, l’arrivée des recon-

vertis pourrait en partie expliquer cette hausse.

L’analyse des candidatures (pour les métiers en lien direct avec le cheval sur équi-ressources) témoigne

d’une féminisation élevée : 68% des candidats ayant postulé à une offre sont des femmes

2

. Ce taux est très

représentatif de l’état du marché actuel et des effectifs de formation (74% pour la rentrée 2012-2013

3

). Si ce

taux de féminisation est élevé il est toutefois intéressant de voir que les employeurs continuent de recruter

des hommes plutôt que des femmes sur certains postes. En effet, le pourcentage des femmes recrutées

n’est pas proportionnel au nombre de femmes postulant. Au regard de la pénibilité et des risques phy-

siques des métiers tels que palefrenier soigneur, assistant d’élevage, cavalier d’entraînement et lad-driver,

2 Rapport national : Emploi, métiers et formations dans la filière équine, Institut français du cheval et de l’équitation 2014

3 Rapport national : Emploi, métiers et formations dans la filière équine, Institut français du cheval et de l’équitation 2014