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La reconversion professionnelle volontaire vers les métiers de la filière équine

Les motivations et les freins à la reconversion

En nous appuyant sur les vingt entretiens de cette étude, nous observons que les personnes interrogées

travaillent ou ont travaillé avant leur reconversion dans un lieu de travail fermé (bureau, garage, restau-

rant, voiture…). Chez les sondés, le fait de travailler quotidiennement devant un bureau, sur un ordinateur,

dans un lieu fermé ou encore de réaliser des tâches répétitives génère une aspiration à travailler à l’ex-

térieur, dans un environnement moins artificiel.

« Ça fait que trois ans que je bosse dans un bureau mais bosser derrière un ordinateur ça ne m’inté-

resse pas, ce n’est pas enrichissant, enfin…je ne vois pas le concret de mon travail. »

« Je n’étais pas fait pour travailler dans un bureau »

« J’ai été graphiste pendant 10 ans. J’ai bossé dans une boîte où […] il fallait être 24h/24h devant

un ordinateur. »

« J’avais un boulot très répétitif. »

La souffrance au travail remet en cause leur motivation et les reconvertis doivent avant de s’engager

contrebalancer leur motivation avec la réalité de la mise en place de la reconversion.

Les motivations

L’épanouissement personnel, s’il passe parfois par une remise en question de soi, peut aussi passer par

un nouveau travail, donc une reconversion professionnelle. Pour cela, le reconverti doit porter un intérêt

à son nouveau travail.

La reconversion professionnelle volontaire menée dans le but d’un épanouissement personnel est sou-

vent l’occasion de relier son travail à sa passion et ainsi faire de son métier une vocation. Ainsi, une recon-

version-passion semble parfois s’imposer à l’individu et « une personne très passionnée aura tendance à

adapter sa vie de famille aux conditions qu’impose la passion et non l’inverse »

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.

« C’est une passion : on l’a ou on ne l’a pas, ça ne s’explique pas. Pendant ma formation j’ai décou-

vert que j’avais une vocation pour enseigner, ça je ne le savais pas, je l’ai découvert. »

La passion peut-elle porter la réussite d’une reconversion dans la filière équine ?

Il existe deux formes de passion pour le travail : harmonieuse et obsessive. La passion harmonieuse «

favorise une adaptation saine ainsi que la satisfaction de besoins intrinsèques au travail ». Elle permettrait

donc objectivement de rendre l’individu impliqué donc plus performant dans son travail.

« L’employeur était content dans le sens où il était presque surpris de voir quelqu’un avec autant de

motivation pour ce métier. Tout le monde me dit que le métier de palefrenier c’est difficile mais moi

je m’en fiche je veux être avec les chevaux. »

La passion obsessive, à l’inverse, peut être particulièrement nocive car « elle peut entraîner un mal-être et

saper la satisfaction des besoins malgré un niveau d’investissement élevé envers leur emploi»

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.

« Je voulais revenir à mes premiers amours, depuis enfant, j’ai toujours été attirée par les animaux en

général et notamment les chevaux. Ça a toujours été pour moi un vecteur d’émotion. »

Si nous constatons des différences de motivations entre les personnes souhaitant avoir un statut de salarié

et ceux qui souhaitent se mettre à leur compte, nous observons chez toutes les personnes interrogées

que leur motivation est intrinsèque et n’est par conséquent pas provoquée par une action extérieure

(récompense, pression…).

13 NEGRONI, C. (2007). Reconversion professionnelle volontaire, Paris : Armand Colin.

14 NEGRONI, C. (2007). Reconversion professionnelle volontaire, Paris : Armand Colin.