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Partie 3

Recrutement et insertion

en immersion libre dans les entreprises. Passer du temps dans 5 entreprises différentes de la filière c’est

observer et acquérir les fondamentaux. Le problème de la reconversion reste aussi le manque de

temps. »

Grâce au Fond national Assurance Formation des Salariés des Exploitations et entreprises Agricoles (FAF-

SEA) les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier du dispositif ADEMA (Accès des Demandeurs d’Em-

ploi aux Métiers Agricoles). Ce dispositif permet d’acquérir rapidement de nouvelles compétences,

de bénéficier d’un bilan individuel à la fin du stage, d’être orienté prioritairement vers des secteurs qui

embauchent et d’accéder par la suite à une formation plus technique dans le secteur agricole.

Ce dispositif se déroule en quatre étapes sur une durée d’un mois. Dans un premier temps le conseiller

emploi oriente vers un centre de formation agréé qui se chargera de construire le projet. Dans un second

temps, le demandeur d’emploi suivra une formation de cinq jours au sein de ce même centre de for-

mation pour acquérir les bases du métier au préalable choisi. A la suite de cette formation, un stage de

trois semaines sera fait au sein d’une entreprise agricole. Le dispositif s’achève par 2 jours en centre de

formation pour réaliser un bilan sur les compétences acquises et la suite du projet professionnel.

Ces quatre exemples permettent aux personnes en reconversion professionnelle volontaire dans la

filière équine de profiter de dispositifs correspondant aux caractéristiques des métiers équins. Il serait

intéressant de s’interroger sur la nécessité de créer un service spécialisé dans la reconversion équine

(volontaire ou non), de manière à accompagner au mieux les personnes en recherche d’un projet

professionnel équin.

L’accompagnement

La particularité des métiers et la spécificité de la filière ont amené en 2007 à créer équi-ressources, un

service entièrement dédié à l’emploi et à la formation dans la filière équine. Ne pourrait-on pas imaginer

qu’un service spécialisé dans la reconversion équine soit à ce même titre créé ? Equi- ressources doit-il

s’adapter à la conjoncture et proposer un service d’accompagnement (et pas seulement de conseil)

auprès des reconvertis de la filière équine ?

En accompagnant davantage les reconvertis, l’objectif serait de diminuer le taux d’échec. Nous pour-

rions imaginer un suivi régulier des parcours pour notamment estimer l’avancement du projet de recon-

version. Les prises d’information débuteraient au début de leur projet et prendraient fin lorsque leur

reconversion aurait abouti. Grâce à cet état des lieux, équi-ressources pourrait établir des chiffres plus

concrets et avoir des analyses qualitatives du sujet.

Un deuxième accompagnement consisterait à créer des ateliers ou des groupes d’aides (forum internet

par exemple). En effet, les personnes souhaitant se reconvertir expriment souvent leurs difficultés face au

manque d’information. Créer des groupes, mettre en place des forums permettrait à ces personnes de

s’entraider, de partager des informations et également créer un réseau de professionnels.

En Angleterre, la British Racing School a élaboré un service du nom de JETS (Jockeys Employment &

Training Scheme) spécialisé dans le recrutement du personnel de courses. Ce service met en ligne des

offres d’emploi, aide les employeurs dans leur recrutement et propose aux anciens jockeys des pistes de

reconversion. Certes, il est question de la reconversion des personnes hors de la filière équine, mais ce

service met en avant l’aspect utile de spécialiser l’accompagnement selon la branche professionnelle.

Ce système permet ainsi d’être au plus près des personnes en comprenant les difficultés qu’ils peuvent

rencontrer.

La reconversion est un processus long, où on échappe rarement au doute et à l’angoisse. Le soutien de

l’entourage et le bon suivi d’un professionnel sont des moyens de maintenir en vie un nouveau projet et

surtout de le réaliser.

Toutefois, pour seulement 3% des employeurs, l’accompagnement et le soutien psychologique per-

mettraient une meilleure insertion des reconvertis. La difficulté morale que peut rencontrer un recon-

verti n’est pas souvent abordée ni identifiée. Le fait de s’orienter vers un métier-passion est-il une raison

de ne pas se préoccuper du changement que doit opérer la personne pour modifier son trajet profes-

sionnel ?