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La reconversion professionnelle volontaire vers les métiers de la filière équine
Figure 8 : Les moyens d’insertion conseillés par les employeurs
Non répondu
Autre
Contrat aidé
Accompagnement
psychologique
Période de stage en immersion
pour valider le projet choisi
et les compétences
Bilan de compétence
53 %
20 %
2 %
3 %
0 %
22 %
Le point de vue des employeurs
Les employeurs estiment que les stages et les bilans de compétences sont pertinents lorsqu’une personne
entame une reconversion. Ils considèrent que ces deux dispositifs sont des gages de sécurité pour une
insertion durable du reconverti. En effet, leur crainte principale est de les voir quitter l’entreprise pas peur
d’inadéquation ou de désillusion face au poste proposé.
Les avis négatifs des employeurs à l’égard des personnes en reconversion
Les personnes en reconversion sont, pour de nombreux employeurs, considérées comme des « rêveurs ».
« Le manque de connaissance de la réalité du métier » et « le côté un peu fleur bleue » font peur aux
employeurs.
Cet a priori que renvoient les personnes en reconversion est problématique : les employeurs n’ont pas
confiance. Ils redoutent leurs projections et leurs idées reçues sur le cheval, souvent en décalage par
rapport à la réalité du monde professionnel. Cette vision erronée s’explique par le fait que les personnes
aiment et pratiquent souvent l’équitation en loisir et ne s’imaginent pas que la différence d’approche en
tant que professionnel est importante : « en tant qu’employeur, on se dit que si la personne se reconvertit,
c’est parce qu’elle aime les chevaux. Mais, on peut aimer les chevaux de différentes manières. Ce qu’on
peut craindre, c’est que la personne aime les chevaux sous un angle ludique. Parce qu’on a une vision
essentiellement loisir, la réalité c’est pas ça. Quand on monte dans un club, on ne cure pas les boxes, on
n’a pas à se lever en pleine nuit pour une colique… »
La charge de travail est particulièrement importante et, selon les employeurs, les personnes en reconver-
sion n’en ont pas toujours conscience avant de s’engager : « la deuxième inquiétude, qui est un peu du
même ordre que la première c’est le fait que, dans la filière équine, on ne travaille jamais 35h ».
« Tu te lèves de temps en temps à 5h du matin, tu rentres tard le soir, y’a un poulinage en pleine nuit,
faut repartir en concours le lendemain… Voilà. Et ça, ça peut être 7j/7. »
Le fait d’accueillir une personne en reconversion prend du temps et n’est pas toujours fructueux :
« Travailler en binôme, c’est indispensable au début, d’où le fait que ça prend du temps (…) c’est
beaucoup répéter. Une fois que c’est acquis il faut passer les étapes (…) Mais la personne qui
explique, pendant ce temps-là elle ne fait rien d’autre. Donc c’est pour ça que ce n’est pas si facile
pour les employeurs d’avoir ce genre de personnes là, parce que vous y perdez un temps fou, vous
n’êtes pas sûr de garder cette personne parce que très peu de gens restent… »