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La reconversion professionnelle volontaire vers les métiers de la filière équine

Les résultats du questionnaire le confirment : la motivation est en étroite relation avec la passion. Une

personne sera davantage motivée par un métier qui la passionne.

L’employeur entretient une relation étroite avec ses salariés puisqu’ils sont souvent amenés à travailler

ensemble sur le terrain. Pour cette raison, les employeurs évoquent l’importance de la bonne entente

avec leurs salariés et leur investissement dans l’apprentissage du métier qui sera la marque de leur intérêt

pour l’écurie.

En second plan, les employeurs semblent essentiellement s’intéresser aux expériences professionnelles

passées du reconverti. Plus de 50% des employeurs jugent primordiales les compétences acquises sur les

postes précédents et sur la qualité de leur formation hors cheval. Ce chiffre confirme que les employeurs

recherchent chez les reconvertis du « sang-neuf » permettant d’améliorer la filière équine et de la « tirer

vers le haut ».

Les employeurs ne font pas du niveau équestre un critère de choix. Ce constat confirme l’affectation

préconisée par les employeurs : ils indiquaient, en effet, vouloir recruter un reconverti sur un poste de

soigneur en priorité et non sur un poste de cavalier.

Enfin, d’un point de vue technique, les employeurs demandent aux personnes reconverties d’être poly-

valentes, c’est-à-dire de « s’occuper aussi bien des chevaux que du domaine ». Pour assurer cette poly-

valence, il faut notamment de la rigueur, être particulièrement actif et réactif et « penser en un quart

de seconde ». La maîtrise du bricolage facilite l’accès aux métiers du cheval notamment pour les « per-

sonnes ayant exercé un métier terrain, tels que jardinier ou militaire ». En effet, le critère de la résistance

physique est également avancé par les employeurs car il « faut aimer être dehors, être robuste et ne pas

être trop sensible physiquement ». Cette résistance physique aidera à faire face au travail manuel en

extérieur, mais également à la masse de travail importante car « il ne faut pas s’attendre à être aux 35h ».

La charge de travail dans les métiers terrains de la filière est lourde. Il faut avoir une disponibilité impor-

tante : « les animaux, de toute façon c’est toujours des contraintes, que ce soit des chevaux, des vaches,

des moutons. Ça a besoin d’être nourri tous les jours. On doit aller les voir tous les jours, dimanches, jours

fériés. Tous les gens qui travaillent dans la filière élevage ont un fil à la patte avec leurs animaux ». La

force psychologique va de paire avec la résistance physique. La motivation est le premier facteur qui va

permettre de les garantir : « on a tendance à dire « il faut avoir un cheval dans le ventre », pour faire ce

métier car il faut vraiment être motivé ».

L’employé doit « être vraiment bien à l’écoute de son employeur » pour mener à bien son projet. Il faut

une certaine aisance pour pouvoir s’intégrer dans une structure équestre.

La communication ainsi que la personnalité semblent particulièrement compter pour exercer un métier

dans la filière équine : « une personne de caractère, un peu tenace, qui a de la sympathie, ne pas être

susceptible », « être ponctuel, écouter et être capable de poser des questions, ne pas repartir sans avoir

compris, avoir l’esprit d’initiative, être dynamique ».

Enfin, le « feeling » avec les chevaux est en fait le critère indispensable aux yeux des employeurs. Il faut

être capable de « déchiffrer » le cheval, le comprendre, détecter les problèmes, avoir un sens aigu de

l’observation. Autrement dit, ce sont des « compétences cheval » bien particulières qui ne sont pas

accessibles à tous.

« Chaque cheval est un cas particulier, avec son alimentation particulière, ses soins particuliers, (…) il

ne faut surtout pas penser que ce qu’on fait sur un cheval, on va forcément le faire sur un deuxième

et pas forcément sur un troisième ». Il faut donc « savoir interpréter ».

La passion doit constituer le cœur de la reconversion pour répondre aux exigences physique, techniques

et morales. Il faut « être doué de nature, avec un ressenti particulier ».

« Le profil idéal, on ne le connaît pas, ce sont les chevaux qui vous le disent ».

« Il faut retenir vite, faire preuve d’initiative, avoir un sens particulier, du feeling en fait. Et puis il faut

être très résistant moralement mais aussi physiquement. C’est très dur, on ne compte pas nos heures,

il faut être extrêmement résistant. ».

« Finalement ce sont les mêmes critères d’embauche pour les jeunes que pour les reconvertis ».