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Partie 3

Recrutement et insertion

Certains employeurs ont du mal à recruter des personnes en reconversion parce qu’ils ont peur de perdre

leur temps. Ils ont l’impression que les personnes en reconversion vont, pour la plupart, se rendre compte

que ce n’était pas le bon choix : « une fois qu’ils ont fait le tour, ils se disent : non, ça ne va, je ne vais pas

bosser comme un taré alors que finalement j’étais très bien assis à mon bureau avec des pauses. »

Les à priori positifs des employeurs à l’égard des personnes en reconversion

Les employeurs ont globalement

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une perception positive sur les personnes qui souhaitent se reconvertir,

et se disent prêts à les embaucher.

« Je m’aperçois qu’une reconversion est possible et en tant qu’employeur, ça ne me choquerait pas

d’embaucher quelqu’un qui souhaite changer de voie. En tant que formateur, j’ai déjà eu des can-

didats qui venaient avec des reconversions totales : une infirmière qui souhaitait en faire son métier.

Pour moi, ça ne pose pas de problème à partir du moment où ces gens sont désireux de faire ce

métier-là. »

Certains employeurs reconnaissent que les personnes reconverties peuvent avoir un avantage concur-

rentiel par rapport aux jeunes diplômés.

« Le plus des reconvertis, c’est qu’ils apportent toujours des compétences acquises dans le domaine

d’avant ».

« La reconversion est une bonne chose, c’est une source de nouvelles façons de voir les choses et

de travailler. »

En revanche, les compétences doivent être utiles au bon fonctionnement de la structure :

« Par exemple, on va embaucher quelqu’un en reconversion s’il a des compétences médicales. Une

personne qui va avoir bossé dans le commerce va pouvoir m’apporter beaucoup plus pour valoriser

ma façon de travailler et me vendre un peu mieux auprès des clients et pour vendre un peu mieux

les chevaux. »

Enfin, si les connaissances « cheval » des reconvertis sont assez développées dans le loisir, elles pourront

être très utiles pour garantir la réussite de la reconversion. Les compétences acquises à travers leurs pra-

tiques de loisir ne sont pas négligeables.

« [Un employeur en parlant de deux personnes embauchées issues de la reconversion] Cela s’est

très bien passé parce qu’ils ont une réelle connaissance des chevaux, parce que ce qu’ils avaient

acquis comme connaissances dans leur loisir était facilement transférable dans leur travail ».

De plus, les acteurs de la filière équine qui ont commencé leur carrière dans le monde du cheval et qui

vivent au quotidien leur passion sont complètement immergés dans le milieu et peuvent parfois manquer

de distance pour relativiser :

« Ils n’ont pas assez de distance et sont souvent trop passionnés. C’est bien d’être passionné, mais les

gens finissent par être trop l’être. Ceux qui ont fait autre chose que la filière équine et qui se recon-

vertissent ont cette capacité, volontaire ou pas, d’avoir un peu de distance. »

L’intégration au monde professionnel

Les employeurs s‘accordent sur le fait que chaque membre de l’équipe doit être particulièrement bien-

veillant à l’égard de la personne en reconversion : « les membres de l’équipe doivent aussi jouer le rôle

de pédagogue et ne doivent pas jalouser la position, il faut avoir des gens patients »

La hiérarchie a une place prépondérante dans l’intégration du reconverti. Il faut le guider tout en le

conseillant, en signalant les erreurs de façon appropriée, sans attendre que le manager de la structure

ne le reprenne : « il y a un côté hiérarchique, le responsable ne peut pas être partout à la fois, surtout en

périodes de concours. Ce n’est pas un métier que l’on exerce seul, l’équipe entière doit assurer. »

18 Selon notre étude menée en 2015, 94% des employeurs interrogés acceptent un profil de reconverti s’il correspond au

poste.